Étiquetage des aliments et tableaux de valeurs nutritives : Différences entre les États-Unis et le Canada

Dans notre premier article sur l’étiquetage des aliments (Étiquetage des aliments aux États-Unis et au Canada : nouveaux règlements 2016), nous avons discuté des MODIFICATIONS apportées à la réglementation de 2016 aux tableaux nutritionnels aux États-Unis et au Canada. Voyons maintenant les DIFFÉRENCES entre les étiquettes alimentaires entre les deux pays. C’est un sujet important, car, comme fabricant américain, vous pourriez croire que vous pouvez simplement exporter votre produit au Canada. Eh bien, vous vous tromperiez: même si les étiquettes des aliments semblent de plus en plus harmonisées entre les deux pays, il reste encore quelques différences.

A. Tableaux de valeurs nutritives – les différences

  1. Valeurs quotidiennes de référence

  • Comme vous le savez, une valeur quotidienne de référence (QR) pour les nutriments est la quantité quotidienne recommandée d’un nutriment donné. Notez qu’il existe encore des documents obsolètes en ligne, même sur le site officiel de la FDA. Assurez-vous de vérifier la date de la documentation que vous lisez. Comme décrit dans notre autre article Étiquetage des aliments aux États-Unis et au Canada : nouveaux règlements 2016, la réglementation a changé en 2016.
  • Le tableau ci-dessous montre les différences de valeurs quotidiennes pour les adultes :
Valeurs quotidiennes USA

Canada

Matières grasses 78 g

75 g

  1. Quantités de référence habituellement consommées (RACC ou QR) (utilisées pour les portions)

Les deux pays ont défini des quantités de référence pour différentes catégories d’aliments. Celles-ci représentent la quantité de nourriture généralement consommée en une occasion. Ces valeurs sont importantes, car elles servent à déterminer la portion dans les tableaux de valeurs nutritives.

Important : elles peuvent être identiques au Canada et aux États-Unis, mais elles peuvent être différentes.

Voyons quelques exemples :

Quantité de référence (RACC ou QR) USA Canada
Crème glacée ¾ tasse 2/3 tasse
Yaourt 175 g 170 g
Fromage cottage 110 g 125 g
Sucre 8 g 4 g

 

Ce ne sont que quelques exemples pour mettre en évidence les différences. Notez que souvent, mais pas toujours, le RACC américain est plus élevé. Par contre, de nombreux produits ont des RACC identiques, par exemple le fromage.

À noter également que les RACC sont parfois exprimés dans une unité différente, par exemple une vinaigrette est exprimée en ml au Canada et en grammes aux États-Unis.

Si vous commandez vos analyses nutritionnelles auprès d’un laboratoire, tel que FoodLab pour les USA, elle utilisera ces RACC pour définir la taille de la portion à utiliser dans votre tableau de valeurs nutritives.

Pour la liste complète des quantités de référence habituellement consommées (RACC ou QR), visitez:

  1. Règles pour arrondir les valeurs

Mentionnons rapidement que, pour créer les tableaux de valeurs nutritives, il existe des règles spécifiques sur l’arrondissement des nombres, tels que le poids des nutriments et les pourcentage des valeurs quotidiennes (%VQ).

  1. Présentation et contenu du tableau de valeurs nutritives

Comparons les deux tableaux nutritionnels côte à côte :

Tableau nutritionnel des aliments Différences États-Unis Canada

  • À moins que vous ne soyez un producteur canadien LOCAL, dans d’autres provinces que le Québec, votre tableau nutritionnel doit être bilingue (ou vous devez avoir un tableau distinct dans chaque langue),
  • Les tailles de police sont très différentes, en particulier, l’étiquette américaine met l’accent sur la taille des portions et les calories,
  • L’ordre des nutriments diffère,
  • Seule l’étiquette américaine indique le % de la valeur quotidienne pour le cholestérol,
  • L’étiquette américaine précise la quantité de sucres ajoutés,
  • L’étiquette américaine mentionne la vitamine D,
  • Le texte explicatif sous le tableau diffère.

B. Ingredients & normes d’identité

En tant que fabricant américain, il est important de comprendre que vous devrez peut-être apporter des modifications à vos ingrédients pour pouvoir importer au Canada. Chaque pays a établi des «normes d’identité» pour un certain nombre d’aliments. Ces normes d’identité définissent les caractéristiques des ingrédients.

Par exemple, la FDA a 300 normes d’identité dans 20 catégories d’aliments. Et ces normes peuvent être différentes pour le Canada et les États-Unis.

Voici la liste des normes d’identité pour le Canada et les États-Unis :

Par exemple, au Canada, une «confiture» doit contenir au moins 45% de fruits et ne peut pas contenir de pomme ou de rhubarbe. Aux États-Unis, la confiture peut contenir de la pomme ou de la rhubarbe. Au Canada, la farine doit être enrichie, c’est-à-dire qu’elle doit contenir un certain % de thiamine, de riboflavine, de niacine, d’acide folique et de fer pour 100 grammes de farine. Le «pain» est défini comme une « pâte levée à la levure faite de farine et d’eau » avec certains types de graisse, de gomme ou de levure.

Certains additifs ou colorants peuvent être autorisés aux États-Unis et non au Canada, ou vice-versa.

Vous devrez également savoir comment vous devez nommer ces ingrédients, en particulier les additifs.

Voici les listes des additifs autorisés aux USA et au Canada :

Enfin, vous devez vérifier quelles sont les traductions françaises autorisées pour tous vos ingrédients.

C. Allergènes

Si votre étiquetage n’est pas conforme à la réglementation, votre produit peut faire l’objet d’un rappel.

À cet égard, il est essentiel d’inclure tous les allergènes à déclaration obligatoire. Une déclaration d’allergènes erronée est l’une des principales causes de rappel de produit alimentaire.

Notez bien que la liste des allergènes à déclaration obligatoire est différente aux États-Unis et au Canada.

Voici la liste des allergènes qui doivent être déclarés au Canada (référence) :

  1. amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes, noix de macadamia, pacanes, pignons de pin, pistaches ou noix de Grenoble ;
  2. arachides ;
  3. graines de sésame ;
  4. blé ou triticale ;
  5. œufs ;
  6. lait ;
  7. soja ;
  8. crustacés ;
  9. mollusques ;
  10. poissons ;
  11. graines de moutarde et poudre de moutarde ;
  12. gluten d’orge, d’avoine, de seigle, de triticale et de blé ;
  13. ajout de sulfites.

Voici la liste des allergènes qui doivent être déclarés aux USA (référence) :

  1. lait ;
  2. œufs ;
  3. poisson (p. ex. bar, plie, morue) ;
  4. crustacés (p. ex. crabe, homard, crevette) ;
  5. noix (par exemple, amandes, noix, pacanes) ;
  6. arachides ;
  7. blé ;
  8. soja ;

De plus, vous devez inscrire le gluten et les sulfites sur les étiquettes américaines.

Comme vous pouvez le voir, le Canada exige que les graines de moutarde soient déclarées, alors que ce n’est pas une exigence de la FDA.

D. Allégations santé

Si vous faites une allégation santé sur votre emballage, vous devez vous assurer que celle-ci est acceptable dans l’autre pays lorsque vous décidez d’exporter.

Les allégations santé incluent les mentions « grains entiers », « biologique », « sans gluten », « naturel », « sans OGM », etc.

Voici quelques exemples d’éléments à prendre en compte :

  • Assurez-vous que vos « grains » soient bien des « grains entiers ». Un produit d’un de mes clients contenait du masa (une pâte à base de farine de maïs et utilisée pour faire des tortillas). Les autorités canadiennes ne permettent pas que le masa soit considéré comme un grain entier. Elle avait donc une allégation « grains entiers » sur son emballage américain, mais elle ne pouvait pas avoir une telle mention sur son étiquette canadienne. Un autre client avait une allégation « grains entiers », mais utilisait du riz blanc. Encore une fois, elle ne pouvait pas avoir une telle mention au Canada.
  • Vérifiez vos allégations comme produit biologique auprès de votre agent de certification accrédité par l’USDA pour confirmer que vous pouvez être certifié «biologique» au Canada.Votre certification biologique USDA doit être équivalente au COR (Canadian Organic Regime). « Les États-Unis ont un « accord d’équivalence » avec le Canada. Cela signifie que tant que les conditions de l’accord d’équivalence sont respectées, les exploitations biologiques certifiées selon les règlements biologiques de l’USDA ou le régime biologique du Canada peuvent être étiquetées et vendues comme biologiques dans les deux pays » .. The important words here are:  » Les mots importants ici sont: « Tant que les termes de l’arrangement d’équivalence sont respectés. » Il existe des exigences de production supplémentaires pour que les produits américains soient certifiés biologiques au Canada, et vice-versa.
    Pour plus d’information, voyez : International Trade Policies: Canada – US – Organic Standards.
    Notez que vous pouvez utiliser le logo biologique de l’USDA sur votre emballage canadien ou le logo biologique canadien. Il semble que le logo biologique de l’USDA soit plus couramment utilisé. Il existe également des exigences concernant la mention de votre organisme de certification.
  • sceau bilingue sans OGM Comprenez la réglementation sur les « sans OGM » dans les deux pays, car elle nécessite un libellé spécifique sur vos étiquettes, lequel est différent aux États-Unis et au Canada. En particulier, il est essentiel de comprendre la différence entre modifiés génétiquement (genetically-modified) et conçus génétiquement (genetically-engineered).

E. Quantité nette

La quantité nette est exprimée différemment aux États-Unis et au Canada.

F. Informations sur le fabricant ou distributeur et pays d’origine

Le Canada et les États-Unis ont également des instructions spécifiques en ce qui concerne le nom et l’adresse, ainsi que le pays d’origine.

G. Informations d’entreposage, date de fabrication et de consommation (« À consommer de préférence avant »)

C’est un autre domaine avec des règles spécifiques sur les informations requises et la façon de les formuler. Au Canada, ces exigences sont précises, y compris la manière d’écrire les dates. Notez que les exigences sont différentes pour les produits ayant une «durée de conservation» inférieure à 90 jours et pour les aliments ayant une durée de conservation plus longue.

H. Présentation générale

Il y a en effet une longue liste de règles à suivre :

  • la taille de la police des différents éléments de l’emballage,
  • l’emplacement des éléments,
  • les bordures autour de l’information,
  • la couleur de fond du tableau de valeurs nutritives et de la liste des ingrédients,
  • la taille des tableaux de valeurs nutritives en fonction de la taille globale de l’emballage.

Et certaines de ces règles ont récemment changé. Elles seraient trop longues à énumérer ici, mais cela souligne l’importance de travailler avec le bon spécialiste et graphiste pour vos étiquettes.

Nous avons inclus plusieurs documents de référence clés ici, pour vous aider à naviguer dans le domaine de la réglementation en matière d’étiquetage des aliments au Canada et aux États-Unis.

Cependant, nous n’avons pas discuté de tous les problèmes auxquels vous pourriez avoir à faire face car chaque produit alimentaire a ses particularités. C’est un sujet complexe. Notez également que les règles typographiques sont différentes en anglais et en français. C’est pourquoi il est important de choisir un graphiste qui comprend ces différences !

Mandater la conception de vos emballages et étiquettes à une agence ayant les connaissances dans tous les domaines abordés ici n’est pas une mauvaise idée.

Besoin de recherche sur le terrain pour vos produits alimentaires ? Besoin d’étiquettes alimentaires conformes aux normes américaines ou canadiennes, d’après la nouvelle réglementation de 2016 ? N’hésitez pas à nous contacter. Nous pouvons vous aider.

Vous souhaitez ajouter une épingle de cet article sur Pinterest?

Différences Valeurs nutritives États-Unis Canada

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *