Table des matières
A. Tableaux de valeurs nutritives – les différences
B. Noms de produits et d’ingrédients
C. Normes d’identité des ingrédients
D. Additifs alimentaires autorisés et limites maximales
G. Symbole de devant d’emballage
I. Informations sur le fabricant ou distributeur et pays d’origine
J. Informations d’entreposage, date de fabrication et de consommation
Le Canada et les États-Unis ont apporté plusieurs modifications à leurs réglementations alimentaires en 2016, et d’autres modifications ont été mises en œuvre en 2021-2022.
Des mises à jour majeures sont mises en place, y compris l’exigence canadienne – avec une date limite de mise en œuvre fixée au 31 décembre 2025 – d’un symbole sur le devant de l’emballage, pour tout produit alimentaire contenant un niveau élevé de matières grasses, de sucre ou de sodium (généralement 15 % des valeurs quotidiennes de l’un de ces nutriments).
Dans cet article, nous explorerons les différences entre les étiquettes alimentaires américaines et canadiennes, en nous basant sur les dernières réglementations (2022). C’est un sujet important, car vous pourriez être tenté de croire qu’en tant que fabricant alimentaire américain, vous pouvez simplement exporter votre produit au Canada. Eh bien, vous auriez tort. Même si les étiquettes alimentaires semblent être de plus en plus harmonisées entre les deux pays, il existe encore des différences.
A. Tableaux de valeurs nutritives – les différences
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Valeurs quotidiennes de référence
- Comme vous le savez, une valeur quotidienne de référence (QR) pour les nutriments est la quantité quotidienne recommandée d’un nutriment donné. Notez qu’il existe encore des documents obsolètes en ligne, même sur le site officiel de la FDA. Assurez-vous de vérifier la date de la documentation que vous lisez. Comme décrit dans notre article Étiquetage des aliments aux États-Unis et au Canada : nouveaux règlements 2016, la réglementation a changé en 2016 puis en 2022.
- Les valeurs quotidiennes sont similaires pour les deux pays, sauf pour ces deux ingrédients. Notez que ces valeurs changent avec le temps (modifications en 2016 puis 2022).
Valeurs quotidiennes pour les adultes | USA |
Canada |
Matières grasses | 78 g |
75 g |
Potassium | 4 700 mg |
3 400 mg |
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Quantités de référence habituellement consommées (RACC ou QR) (utilisées pour les portions)
Les deux pays ont défini des quantités de référence pour différentes catégories d’aliments. Celles-ci représentent la quantité de nourriture généralement consommée en une occasion. Ces valeurs sont importantes, car elles servent à déterminer la portion indiquée dans les tableaux de la valeur nutritive. Cependant, pour rendre les choses encore un peu plus complexes, les quantités de référence sont liées aux portions, mais pas nécessairement exactement les mêmes.
Important : elles peuvent être identiques au Canada et aux États-Unis, mais elles peuvent être différentes.
Voyons quelques exemples :
Quantité de référence (RACC ou QR) | USA (octobre 2018) |
Canada (octobre 2024) |
Crème glacée | 2/3 tasse | ¾ tasse |
Yaourt | 170 g | 115 g |
Fromage cottage | 110 g | 125 g |
Sucre | 8 g | 4 g |
Ce ne sont que quelques exemples pour mettre en évidence les différences. Notez que souvent, mais pas toujours, le RACC américain est plus élevé. Par contre, de nombreux produits ont des RACC identiques, par exemple le fromage.
À noter également que les RACC sont parfois exprimés dans une unité différente, par exemple la vinaigrette ou la sauce BBQ est exprimée en ml au Canada et en grammes aux États-Unis.
Si vous commandez vos analyses nutritionnelles auprès d’un laboratoire, tel que FoodLab pour les USA, elle utilisera ces RACC pour définir la taille de la portion à utiliser dans votre tableau de valeurs nutritives.
Pour la liste complète des quantités de référence habituellement consommées (RACC ou QR), visitez:
- FDA’s CFR Title 21 – Reference amounts customarily consumed
- FDA Reference Amounts Customarily Consumed: List of Products for Each Product Category: Guidance for Industry (pdf)
- Santé Canada – Tableau des quantités de référence pour aliments
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Règles pour arrondir les valeurs
Mentionnons rapidement que, pour créer les tableaux de valeurs nutritives, il existe des règles spécifiques sur l’arrondissement des nombres, tels que le poids des nutriments et les pourcentage des valeurs quotidiennes (%VQ). Les règles d’arrondi diffèrent selon le nutriment et la quantité de chaque nutriment.
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Présentation et contenu du tableau de valeurs nutritives
Comparons les deux tableaux nutritionnels côte à côte (information à jour à date de 2024) :
- À moins que vous ne soyez un producteur canadien LOCAL, dans d’autres provinces que le Québec, votre tableau nutritionnel doit être bilingue (ou vous devez avoir un tableau distinct dans chaque langue),
- Les tailles de police sont très différentes, en particulier, l’étiquette américaine met l’accent sur la taille des portions et les calories,
- L’ordre des nutriments diffère,
- Seule l’étiquette américaine indique le % de la valeur quotidienne pour le cholestérol,
- L’étiquette américaine précise la quantité de sucres ajoutés,
- L’étiquette américaine mentionne la vitamine D,
- Le texte explicatif sous le tableau diffère.
B. Noms de produits et d’ingredients
Il est important de comprendre qu’il existe de nombreux produits sur les étagères des épiceries au Canada avec des noms non conformes. En tant que fabricant alimentaire, vous ne pouvez pas vous fier à l’étiquetage d’autres produits lors de la conception du vôtre.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), responsable de l’application des réglementations sur l’étiquetage des aliments, a des exigences strictes concernant la dénomination des produits. Les noms de produits doivent être vérifiés par rapport aux noms communs (noms de produits) acceptables pour un aliment donné. Et les noms doivent représenter clairement, précisément et fidèlement ce qu’est l’aliment, afin d’éviter toute confusion chez le consommateur.
Par exemple, vous ne pouvez pas appeler indifféremment un mélange un mélange d’épices, d’herbes ou d’assaisonnements. Le site Web de l’ACIA contient la liste des épices, des herbes et définit ce que sont les assaisonnements. Si un « mélange d’épices » contient du sel, il ne devrait pas être appelé un mélange d’épices, mais un assaisonnement.
Ensuite, vous devez vous assurer que la traduction française est également acceptable. De nombreuses traductions ne sont pas conformes, car leur signification est trompeuse ou parfois totalement hors de propos. J’ai récemment vu une étiquette où le mot « rub » était traduit en français par « ruban ». Ou encore celle-ci pour « crushed peppers » qui avait été traduit « poivron rompu ».
Comme vous le savez, il n’y a pas de traductions littérales, et c’est l’une des raisons pour lesquelles un nom français peut être non conforme. Pour revenir à l’exemple du « rub », une traduction courante est « épices à frotter ». Si cette traduction est tout à fait acceptable dans une recette, elle ne le sera pas sur une étiquette alimentaire, si le « rub » contient des épices et du sel, car un produit contenant du sel est un assaisonnement et non un mélange d’épices.
Les fabricants de produits alimentaires doivent également se référer aux Normes d’identité pour nommer correctement leurs produits (voir la section C – Normes d’identité des ingrédients). Par exemple, quelle est la norme d’identité d’une pâte de tomates (Québec) ou concentré de tomates (France) par rapport à une purée de tomates ? Quelle est la norme d’identité d’une confiture ou d’un pain ?
Enfin, lors de la conception de la mise en page, n’oubliez pas que les noms doivent être de taille équivalente en anglais et en français (voir la section H – Mise en page générale).
C. Normes d’identité des ingrédients
En tant que fabricant américain, il est important de comprendre que vous devrez peut-être apporter des modifications à vos ingrédients pour pouvoir importer au Canada. Chaque pays a établi des «normes d’identité» pour un certain nombre d’aliments. Ces normes d’identité définissent les caractéristiques des ingrédients.
Par exemple, la FDA a 300 normes d’identité dans 20 catégories d’aliments. Et ces normes peuvent être différentes pour le Canada et les États-Unis.
Par exemple, au Canada, une «confiture» doit contenir au moins 45% de fruits et ne peut pas contenir de pomme ou de rhubarbe. Aux États-Unis, la confiture peut contenir de la pomme ou de la rhubarbe. Au Canada, la farine doit être enrichie, c’est-à-dire qu’elle doit contenir un certain % de thiamine, de riboflavine, de niacine, d’acide folique et de fer pour 100 grammes de farine. Le «pain» est défini comme une « pâte levée à la levure faite de farine et d’eau » avec certains types de graisse, de gomme ou de levure.
Enfin, vous devez vérifier la traduction française autorisée pour tous vos ingrédients.
Voici la liste des normes d’identité pour le Canada et les États-Unis :
D. Additifs alimentaires autorisés et limites maximales
Certains additifs ou colorants peuvent être autorisés aux États-Unis et non au Canada, ou vice-versa.
De plus, les additifs alimentaires peuvent être autorisés dans certains aliments et pas dans d’autres, et également être autorisés en quantité limitée (limite de tolérance, limite maximale), ces quantités variant en fonction du produit alimentaire.
Vous devrez également connaître la dénomination approuvée de ces additifs alimentaires et comprendre quelle est la traduction française autorisée pour ces additifs.
Voici les listes les plus récentes des additifs alimentaires autorisés aux USA et au Canada :
E. Allergènes
Si votre étiquetage n’est pas conforme à la réglementation, votre produit peut faire l’objet d’un rappel.
À cet égard, il est essentiel d’inclure tous les allergènes à déclaration obligatoire. Une déclaration d’allergènes erronée est l’une des principales causes de rappel de produit alimentaire.
Notez bien que la liste des allergènes à déclaration obligatoire est différente aux États-Unis et au Canada.
1. Allergènes à déclarer sur les étiquettes alimentaires canadiennes
Voici la liste des allergènes prioritaires qui doivent être déclarés au Canada (voir référence de Santé Canada) :
- noix (amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes, noix de macadamia, pacanes, pignons de pin, pistaches et noix de Grenoble) ;
- arachides ;
- graines de sésame ;
- blé ou triticale ;
- œufs ;
- lait ;
- soja ;
- crustacés ;
- mollusques ;
- poissons ;
- moutarde ;
- sulfites.
De plus, les sources de gluten doivent être déclarées (orge, avoine, seigle, triticale et blé).
2. Allergènes à déclarer sur les étiquettes alimentaires américaines
Pour les États-Unis, une nouvelle directive sur les Exigences d’étiquetage des allergènes alimentaires (pdf) a été publiée le 6 janvier 2025.
Cette directive complète vise à communiquer l’information sur l’étiquetage des aliments de manière plus ouverte, aidant ainsi les consommateurs à mieux gérer leurs allergies alimentaires.
Les principales mises à jour comprennent :
- L’inclusion du sésame en tant qu’allergène majeur : Le sésame est désormais reconnu comme le 9e allergène alimentaire majeur aux États-Unis. Tout aliment contenant du sésame doit clairement déclarer sa présence sur l’étiquette.
- Clarifications sur l’étiquetage des allergènes : La directive offre des questions et réponses détaillées concernant l’étiquetage des principaux allergènes alimentaires, y compris les fruits à coque, le lait et les œufs. Elle aborde des scénarios spécifiques tels que l’étiquetage des suppléments alimentaires et la gestion des additifs accidentels.
- Directives sur les situations spécifiques d’emballage et d’étiquetage : Le document fournit des informations sur les exigences d’étiquetage pour des cas particuliers, tels que les unités individuelles d’un emballage multi-unités, garantissant que les informations sur les allergènes sont communiquées de manière cohérente aux consommateurs.
Lire : La FDA finalise deux documents d’orientation relatifs aux allergènes alimentaires.
Voici la liste des allergènes qui doivent être déclarés aux USA :
- lait ;
- œufs ;
- poisson (p. ex. bar, plie, morue) ;
- crustacés (p. ex. crabe, homard, crevette) ;
- noix (par exemple, amandes, noix, pacanes) ;
- arachides ;
- blé ;
- soja ;
- sésame.
Gluten et sulfites : Selon les communications de la FDA, « le gluten, certains additifs (par exemple, le jaune 5, le carmin, les sulfites) et d’autres allergènes alimentaires pour lesquels de nouvelles données scientifiques ont émergé, sont des exemples d’autres substances que la FDA surveille et, dans certains cas, exige un étiquetage spécifique. »
Comme vous pouvez le constater, le Canada exige que les graines de moutarde soient déclarées, alors que ce n’est pas un allergène à déclaration obligatoire aux États-Unis. De plus, le Canada est plus strict en ce qui concerne la contamination croisée des allergènes.
F. Allégations santé
Si vous faites une allégation santé sur votre emballage, vous devez vous assurer que celle-ci est acceptable dans l’autre pays lorsque vous décidez d’exporter.
Les allégations santé incluent les mentions « grains entiers », « biologique », « sans gluten », « naturel », « sans OGM », etc.
Voici quelques exemples d’éléments à prendre en compte :
- Assurez-vous que vos « grains » soient bien des « grains entiers ». Un produit d’un de mes clients contenait du masa (une pâte à base de farine de maïs et utilisée pour faire des tortillas). Les autorités canadiennes ne permettent pas que le masa soit considéré comme un grain entier. Elle avait donc une allégation « grains entiers » sur son emballage américain, mais elle ne pouvait pas avoir une telle mention sur son étiquette canadienne. Un autre client avait une allégation « grains entiers », mais utilisait du riz blanc. Encore une fois, elle ne pouvait pas avoir une telle mention au Canada.
Vérifiez vos allégations comme produit biologique auprès de votre agent de certification accrédité par l’USDA pour confirmer que votre produit peut être certifié «biologique» au Canada.Votre certification biologique USDA doit être équivalente au COR (Canadian Organic Regime). « Les États-Unis ont un « accord d’équivalence » avec le Canada. Cela signifie que tant que les conditions de l’accord d’équivalence sont respectées, les exploitations biologiques certifiées selon les règlements biologiques de l’USDA ou le régime biologique du Canada peuvent être étiquetées et vendues comme biologiques dans les deux pays » .. The important words here are: » Les mots importants ici sont: « Tant que les termes de l’arrangement d’équivalence sont respectés. » Il existe des exigences de production supplémentaires pour que les produits américains soient certifiés biologiques au Canada, et vice-versa.
Pour plus d’information, voyez : International Trade Policies: Canada – US – Organic Standards.
Notez que vous pouvez utiliser le logo biologique de l’USDA sur votre emballage canadien ou le logo biologique canadien. Il semble que le logo biologique de l’USDA soit plus couramment utilisé. Il existe également des exigences concernant la mention de votre organisme de certification.Comprenez la réglementation sur les « sans OGM » dans les deux pays, car elle nécessite un libellé spécifique sur vos étiquettes, lequel est différent aux États-Unis et au Canada. En particulier, il est essentiel de comprendre la différence entre modifiés génétiquement (genetically-modified) et conçus génétiquement (genetically-engineered).
G. Symbole de devant d’emballage
À venir.
H. Quantité nette
La quantité nette est exprimée différemment aux États-Unis et au Canada et, comme mentionné ci-dessus, l’unité peut être différente, par exemple, « vinaigrette » ou « sauce BBQ » exprimée en ml au Canada et en grammes aux États-Unis..
I. Informations sur le fabricant ou distributeur et pays d’origine
Le Canada et les États-Unis ont également des instructions spécifiques en ce qui concerne le nom et l’adresse, ainsi que le pays d’origine. L’information concerne la partie responsable des produits importés, c’est-à-dire soit le fabricant étranger, soit le distributeur canadien.
J. Informations d’entreposage, date de fabrication et de consommation (« À consommer de préférence avant »)
C’est un autre domaine avec des règles spécifiques sur les informations requises et la façon de les formuler. Au Canada, ces exigences sont précises, y compris la manière d’écrire les dates. Notez que les exigences sont différentes pour les produits ayant une «durée de conservation» inférieure à 90 jours et pour les aliments ayant une durée de conservation plus longue.
K. Mise en page générale
Il y a en effet une longue liste de règles à suivre :
- la taille de la police des différents éléments de l’emballage,
- l’emplacement des éléments,
- les bordures autour de l’information,
- la couleur de fond du tableau de valeurs nutritives et de la liste des ingrédients,
- la taille des tableaux de valeurs nutritives en fonction de la taille globale de l’emballage.
Et certaines de ces règles ont récemment changé. Elles seraient trop longues à énumérer ici, mais cela souligne l’importance de travailler avec le bon spécialiste et graphiste pour vos étiquettes.
Nous avons inclus plusieurs documents de référence clés ici, pour vous aider à naviguer dans le domaine de la réglementation en matière d’étiquetage des aliments au Canada et aux États-Unis.
Cependant, nous n’avons pas discuté de tous les problèmes auxquels vous pourriez avoir à faire face car chaque produit alimentaire a ses particularités. C’est un sujet complexe.
Notez également que les règles typographiques sont différentes en anglais et en français. C’est pourquoi il est important de choisir un graphiste qui comprend ces différences !
Mandater la conception de vos emballages et étiquettes à une agence ayant les connaissances dans tous les domaines abordés ici n’est pas une mauvaise idée.
Besoin d’étiquettes alimentaires conformes aux normes américaines ou canadiennes, et aux nouvelles réglementations de 2022 ? Besoin d’études de marché pour vos produits alimentaires ? N’hésitez pas à nous contacter. Nous pouvons vous aider.